Ce lundi 16 octobre, à Grigny, se sont tenus les Etats Généraux de la Politique de la Ville – coorganisés par Bleu Blanc Zèbre, Ville et Banlieue et Villes de France. Maires en charge de quartiers prioritaires de la politique de la ville et associations travaillant auprès de la jeunesse et des populations fragiles se sont alors réunis – spontanément et sans idée partisane – pour lancer au Président de la République un appel solennel.
Parce que nos quartiers connaissent un bouillonnement de vies et d’initiatives, mais également un cumul de handicaps extraordinaires, ils doivent être traités par la Nation de manière singulière. La concentration de nombreuses difficultés (décrochage scolaire, isolement des mères, pauvreté, chômage, radicalisation, …) demande une concentration ciblée de toutes les forces vives de la Nation.
Lors des Etats Généraux de la Politique de la Ville, Maires et Associations ont appelé à un effort constant et permanent du gouvernement – contrairement à ce que sous-tendent les décisions estivales. La France ne peut pas continuer à voir s’aggraver les inégalités territoriales.
A la suite de nombreuses rencontres bilatérales, multilatérales, formelles et informelles, des retours d’expériences issus des innovations que les mairies soutiennent partout, animés d’espoir et de pragmatisme, élus et initiatives locales présents ce 16 octobre ont lancé leur « Appel de Grigny ».
Face à la situation critique, dix mesures préalables d’urgence concrètes à mettre en oeuvre avant le budget 2018 sont réclamées :
- La suspension immédiate de la réduction des contrats aidés, leur maintien et leur renouvellement.
- Le rétablissement immédiat des financements de la politique de la ville, réduits arbitrairement et unilatéralement en cours d’année pendant l’été.
- Un fond d’urgence immédiat doté de 100 millions d’euros pour 100 quartiers parmi ceux connaissant les plus grandes difficultés, tout en préservant les 150 millions de la DPV.
- Le doublement du budget de la politique de la ville (à 1 milliard d’euros) pour relancer ce droit à l’expérimentation qu’est la politique de la ville, simplifier le soutien à la vie associative (via les dispositifs des collectivités, de l’Etat et de l’Europe), flécher de manière accentuée les crédits ministériels au sein des QPV.
- Le fléchage, de manière transparente, des moyens de la formation professionnelle (2 milliards d’euros sur les 15 annoncés) pour les rendre utile à la Nation et aux QPV. L’objectif est d’axer l’action sur la remobilisation professionnelle et de flécher les moyens sur les publics les plus éloignés de l’emploi et sur des secteurs et métiers en développement et en devenir.
- Le rétablissement et le renforcement, dans les territoires les plus fragiles, des effectifs de police et de moyens de justice qui ont été petit à petit retirés.
- Un signal politique fort : la désignation d’un Ministre de la Ville ayant rang de Ministre d’Etat et le poids institutionnel et politique pour notamment :
- Contraindre l’ensemble des ministères à apporter leurs contributions spécifiques aux quartiers prioritaires ;
- Etre en capacité pour mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation, régions, départements, agglomérations, communes, chambres consulaires, les partenaires sociaux et les associations.
- La désignation d’un Président de l’ANRU qui rendra à l’Agence sa vocation initiale, instance souple en dialogue direct avec les élus et en soutien des projets : suppression des règles précédemment instaurées, complexes et bureaucratisées, imposées à l’Agence.
- Le lancement, avec l’aide du Parlement et de l’Etat, des territoires d’expérimentations de projets et de reconquête républicaine, avec un effort
adapté concentré et évalué notamment de l’Education nationale, de la Police, de l’emploi, de la culture et du sport. - La création d’une plateforme nationale qualifiée de recensement des solutions et initiatives issues des quartiers, d’un réseau accélérateur de ces solutions avec les régions, d’un fonds un fond de développement et d’essaimage des solutions accélérées de 100 millions d’euros.
Dans un délai de trois mois, un Plan National de Solidarité sera ensuite mis en place. Une réunion des Etats Généraux chaque mois, regroupant toutes les forces vives de la Nation permettra de définir un plan structuré, crédible, transparent, solide et raisonnable pour réussir cette ambition.
Ce plan devra changer la donne, entre autres autour des domaines suivants :
- Soutien aux mamans isolées ;
- Renforcement en qualité et en quantité des effectifs de sécurité ;
- Amélioration de la relation jeunesse police, jeunesse justice ;
- Amélioration au renforcement du système judiciaire, prévention, accompagnement, suivi et traitement judiciaire ;
- Moyens massifs et adaptés aux quartiers de la formation professionnelle ;
- Aide à l’insertion et à la sortie du système judiciaire ;
- Mesures préventives de délinquance ;
- Renforcement massif de l’aide aux associations de terrain ;
- Aides spécifiques à l’embauche et programme innovant d’accompagnement et d’insertion des chercheurs d’emploi ;
- Engagement des Chambres Consulaires ;
- Programme spécifique des Caisses d’Allocation Familiale ;
- Moyens spécifiques aux collectivités de la Politique de la Ville ;
- Programme précis et détaillé de chaque Ministère ;
- Programme précis et détaillé des régions, départements et intercommunalités ;
- Programme de lutte contre la radicalisation.
Tous les ans, un rapport sera fait par le Ministre de la Ville, Ministre d’Etat, sur les points d’avancée de chacun des ministères et de chacune des autres institutions indispensables à la réussite du plan (régions, départements, intercommunalités, chambres consulaires, partenaires sociaux, acteurs majeurs au titre du paritarisme). Un débat aura également lieu au Parlement, chaque année.
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Super
Pour l’émancipation sociale des Français et des acteurs locaux
Il est toujours et urgent de respecter ces initiztives