Depuis 2017 l’association Passerelle de Mémoire s’est donné une mission : la transmission historique. Se déplaçant aux quatre coins de la France avec leur caravane à la rencontre des citoyens, l’association récolte ce trésor qu’est la mémoire. Cette dernière est transmise par des séniors volontaires au sein d’écoles, d’EHPADs, de quartiers sous forme de témoignages pour ensuite former des films diffusés au grand public, gratuitement !
À ce jour, ce sont plus de 120 témoignages qui ont été enregistrés dans cette petite caravane pourtant bien remplie en grandes histoires.
C’est Pierre Goupillon, fondateur du projet, qui m’a accueillie là où leur caravane s’est posée actuellement, La Noue (un quartier qui va être complètement refait à neuf), à Montreuil, pour une immersion dans leur action. Pour mieux comprendre l’action, Pierre a répondu à nos questions.
Une journée dans un monde mémorial
PG: Nos journées sont très différentes et varient beaucoup en fonction de nos déplacements avec la caravane “LAB des territoires”. Actuellement celle-ci est devant le centre social de la Noue, cela permet à Passerelle de mémoire d’avoir un pied-à-terre et surtout de tisser un lien avec les habitants du quartier tous les vendredis. La partie la plus difficile consiste à se faire accepter par les assos locales et les habitants. En ce moment, notre emplacement les vendredis favorise cette acceptation. Nous ouvrons la caravane, discutons avec les gens, si certains veulent témoigner, la porte leur est grande ouverte. Chez nous, toute personne intéressée par le projet et ayant connu les années 40 à 70 peut venir témoigner. Épisodiquement, Passerelle de mémoire se déplace dans les villages pour une semaine avec pour mission la transmission directe dans les établissements scolaires. C’est-à-dire inviter séniors et juniors à échanger, pour faire connaître aux plus jeunes l’histoire de leur territoire et de leurs ancêtres d’une manière authentique.
De quoi êtes-vous le plus fier depuis les débuts de Passerelle de mémoire ?
PG: Du parcours accompli en trois ans, de réussir à faire de l’ancrage social. D’avoir pu intéresser les communautés au sujet du passé de leurs territoires, ce qui n’était pas gagné d’avance. De plus en plus de monde voit nos films et cette notoriété nous rend fière car cela signifie que les gens en ressortent avec la connaissance du passé de leurs territoires et cette progression est belle à voir.
Chemin faisant, l’association constitue un véritable coffre-fort de la mémoire, en la conservant et en la transmettant. Faisant part de ces mêmes valeurs dans tout leur projet, actuellement c’est dans le quartier de la Noue que ça se passe. Actuellement, un film sur le paquebot France est en cours de réalisation, au Havre, et un autre va bientôt débuter sur l’aéronautique du Bourget. Pour Pierre et son équipe, une étape cruciale sera de déposer toute cette mémoire sous forme de témoignage aux archives communales et départementales.
« Passerelle de mémoire aimerait continuer à déployer son action dans d’autres villes, en faisant grandir la communauté de bénévoles et en étant accompagné de jeunes volontaires en service civique »
Interview de Pierre Goupillon, fondateur du projet Passerelle de Mémoire
Réalisée par Mélina Nagel service civique chez Bleu Blanc Zèbre