Les Libres Filmeurs
L’Action
En 2018, l’opération « Belle-Beille, Portraits croisés » compose une figuration du quartier en trois dimensions via le croisement d’ateliers créatifs :
- Un atelier de cinéma documentaire : Belle-Beille, Figures citoyennes
- Un atelier de médiation en architecture paysagère Belle-Beille, Traits portraits
- Un atelier de médiation en captations sonores Belle-Beille, Figures sonores.
Ce projet perpétue la dynamique d’appropriation impulsée en 2017 par l’association et accentue son action autour de la rencontre citoyenne : entre multiples générations d'arrivants ; par la mémoire et le dialogue des paysages ; par la sonorisation d’un rapport émotionnel au quartier – le tout impactant le bon-vivre citoyen
Ce dialogue entre portraits issus de trois ateliers distincts place à un même niveau d’évocation la parole de l’homme, de la nature et des sonorités. Il encourage les comportements éco-responsables devant un rapport à l’écologie souvent lointain (voire inexploré) chez les publics réfugiés et lutte contre le repli intramuros grâce à une réappropriation de l’espace public. Le projet esquisse ainsi une identité du quartier singulière et mouvante, façonnée par le regard inattendu de tous les êtres qui le composent.
Le Problème
La structure naît du parcours de sa fondatrice, Pénélope Lamoureux, qui puise d’abord, dans l’impulsion d’actions culturelles autour du cinéma, un moyen d’expression personnel et partagé. En 2010, elle découvre Port-SaÏd, en Egypte, et son célèbre Canal de Suez, témoin d’une Histoire fraternelle et moderne. Celui-ci matérialise un rêve de fraternité autant qu’il crée une nouvelle voie industrielle et maritime. La philosophie impulsée par son créateur – l’entrepreneur Ferdinand de Lesseps – invite chacun à créer son propre chemin tout en s’inscrivant au service d’un vivre ensemble.
Puis, son expérience intime de la Révolution égyptienne marque un tournant dans une prise de conscience des enjeux contemporains de civilisation. Elle prend alors la mesure du choc lié à la répression des printemps arabes, des mouvements migratoires susceptibles d’en résulter et des représentations faussées circulant entre orient et occident. Un séjour par l'Algérie la pousse enfin à instruire un projet œuvrant aux voies de la paix et du dialogue
C’est en lisant un article du Journal Quoi de neuf Belle-Beille sur la thématique migratoire que Pénélope Lamoureux, habitante du quartier Belle-Beille à Angers, a l’idée d’inscrire ce projet dans le quartier : une famille syrienne témoigne alors de sa difficulté d’appropriation des codes environnants. Plusieurs constats ressortent de l’article : l’isolement de ces populations, la faible compréhension de la Culture d’accueil et les blessures intérieures liées aux vécus mouvementés de leur histoire.
La Solution
Les Libres Filmeurs invitent à ouvrir le champ des possibles, à créer ensemble des fenêtres de vues entre populations françaises, réfugiées et de quartiers. Pour y parvenir, nous prenons appui sur les moteurs de la personne (migrante) pour construire, avec elle et dans la société, son insertion créative, sociale, économique et innovante. Il s’agit de promouvoir une vision générique de l’entreprendre – qui soit source d’alternative, d’autonomie, de quête de soi par soi et avec les autres.
Parallèlement, nous souhaitons être utile en créant des cadres permettant de réunir les conditions d’une solidarité de fait entre société d’accueil et publics réfugiés, en incitant ces-derniers – par l’agir et le voir artistique – à être les premiers instigateurs de leur intégration. Encore spectateurs d’un espace à découvrir, ils ont besoin de redevenir acteur de leur environnement. C’est pourquoi Les Libres Filmeurs s’associent aux acteurs locaux, culturels et pédagogiques du quartier pour expérimenter des dispositifs artistiques souples et maturés invitant ces publics à réinvestir leur place dans leur nouvel habitat.
Réunis autour d’une équipe locale investie, humaine et sincère, nous sommes fiers de présenter ce beau projet fraternel ! L’association centre son objet autour de l’activité foisonnante des industries culturelles, liant éducation à l’image (au sens large), technologies numériques, production audiovisuelle et coopération culturelle internationalisée. Enfin, nous cherchons également à renforcer le tissu culturel des quartiers sinistrés de la ville, en promouvant l’accès à la culture et en favorisant l’implantation d’activités économiques artistiques source d’enchantement, de rebond, d’insertion et de révélation des talents de demain.