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Bouddhisme, christianisme, islam, judaïsme, athéisme…et bien d’autres religions et convictions forment la carte au trésor suivie par les enfants pendant les temps avec Enquête.

Suite à des propos de sa fille aînée, lorsqu’elle était encore au CP, la fondatrice d’Enquête, Marine Quentin, s’est interrogée au sujet de la méconnaissance des enfants sur la laïcité et les religions. Et a, par la suite, fondé cette association qui aujourd’hui compte 6 salariées, une service civique ou alternante et une dizaine d’animateurs et animatrices, et oui, la très grande majorité de l’équipe est constituée de femmes !

Aujourd’hui elles forment les enfants, les formateurs et même des formateurs de formateurs 

à l’enseignement des faits religieux et de la laïcité pour une future génération en paix.

Pour mieux comprendre Enquête, Marine Quenin a répondu à nos questions. 

Quel besoin as-tu identifié pour te lancer et fonder Enquête ?

MQ: “Religion”, ce mot résonne souvent avec crise, guerre et situation extrême, que ce soit à la télé ou dans les médias, les plus jeunes eux aussi en entendent parler. Cependant, ils n’ont pas toujours les connaissances et le recul nécessaires pour comprendre. Et si le sujet émerge souvent quand on pense à l’adolescence, les plus jeunes, qui ont la tête encore toute fraîche, eux n’ont pas accès à ces connaissances. Par “comprendre”, je n’entends pas comprendre une religion spécifiquement, mais plutôt comprendre la diversité des croyances, la laïcité. Enquête est là pour montrer aux enfants de 9 à 11 ans, que “savoir” n’est pas nécessairement “croire”. C’est-à-dire que même si les enfants n’ont pas la même confession que leurs voisins, ils peuvent pour autant bien s’entendre et échanger en comprenant que ces sujets ne relèvent pas du champ du “vrai” ou du “faux”. Mais pour cela, les enfants ont besoin d’acquérir des connaissances sur la pluralité des convictions, mais aussi sur la diversité interne dans une religion. Nous pensons que de futurs adultes qui tolèrent et surtout comprennent la diversité des religions feront de ce monde un monde plus apaisé sur ces sujets sensibles. 

Qu’est-ce qui manque aujourd’hui à Enquête pour pouvoir résoudre ce problème et pourquoi pas changer le monde ?

MQ : Nous voulons qu’un maximum d’enfants bénéficient de nos formations et pour cela, nous avons déjà commencé à nous déployer sur le territoire français. Au tout début de l’association, en 2010, nous intervenions auprès des enfants nous-mêmes, avec des animateurs salariés. Par la suite, nous avons commencé à former des enseignants et des animateurs, qui mettent en œuvre la pédagogie acquise auprès des enfants. Mais pour toucher toute la France, nous avons opté pour une nouvelle stratégie. Celle-ci consiste à accompagner des formateurs de formateurs, autrement dit, à former des individus dont la mission est de former des enseignants ou des animateurs qui s’adressent aux enfants. Grâce à ce système, beaucoup plus d’enfants auront accès au programme Enquête.

Raconte-nous une anecdote qui t’a marquée ?

MQ : Un jour, un petit garçon s’est fortement mis en colère, car pour lui, sa religion était un fait prouvé comparable à un fait scientifique. Au fur et à mesure des séances, il a compris que le but d’Enquête était non pas de démonter ses croyances, mais bien de comprendre que ces croyances ne relevaient pas du champ du savoir et qu’il était possible de parler des différences entre les religions, sans jugement tant qu’on n’impose pas sa vision à l’autre. Ce respect et cette compréhension envers ce que lui croyait, l’ont aidé à comprendre qu’il n’y a pas de “oui ça existe” et de “non cela n’existe pas” dans la laïcité : ce sont des croyances individuelles, propres à chaque personne.

C’est dans les écoles élémentaires que cette association aborde la laïcité et l’acceptation des différences, en commençant avec les plus jeunes.Riche en diversité, cette association propose pour une fois, des cours sur la laïcité aux tout jeunes, dans les écoles. Grâce à cela, il est plus simple d’aborder à nouveau le sujet lors de la phase plus turbulente de l’adolescence. 

Actuellement, Enquête mène une étude avec le soutien de l’OCDE, qui a pour objectif de mesurer l’impact de cette pédagogie, dans 102 classes. L’évaluation sera menée en comparant la compréhension de la laïcité entre un groupe d’enfants pris au hasard qui a participé aux ateliers et un autre groupe qui lui n’y a pas participé.Vous l’avez compris, Enquête est une association complète, riche et investie pour un futur laïc et serein !

Pour plus d’infos, c’est par ici !